Home

Textes spirituels

Les Pères

L'Occident

Guigues : Echelle des moines

Jean de la Croix : l'union à Dieu

Jean de la Croix : l'union à Dieu dans La Vive Flamme d'Amour

Ste Thérèse d'Avila : Autobiographie (extrait)

Ste Thérèse d'Avila : Le Château intérieur (extrait)

Jean Ruusbroec : contemplation...

Jean Ruusbroec : sur l'unité mystique

L'Orient

Grandes religions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SAINTE THERESE D'AVILA

 

Le Château intérieur

 

Dans son livre Le Château intérieur sainte Thérèse d'Avila parle de l'âme humaine et de l'oraison.

 

Premières demeures,

Chapitre premier

1 Aujourd’hui, comme je suppliais le Seigneur de parler à ma place, puisque je ne trouvais rien à dire, ni comment entamer cet acte d’obéissance, s’offrit à moi ce qui sera, dès le début, la base de cet écrit : considérer notre âme comme un château fait tout entier d’un seul diamant ou d’un très clair cristal, où il y a beaucoup de chambres, de même qu’il y a beaucoup de demeures au ciel. Car à bien y songer, mes soeurs, l’âme du juste n’est rien d’autre qu’un paradis où Il dit trouver ses délices.

Donc, comment vous représentez-vous la chambre où un Roi si puissant, si sage, si pur, si empli de tous les biens, se délecte ? Je ne vois rien qu’on puisse comparer à la grande beauté d’une âme et à sa vaste capacité. Vraiment, c’est à peine si notre intelligence, si aiguë soit-elle, peut arriver a le comprendre, de même qu’elle ne peut arriver à considérer Dieu, puisqu’il dit lui-même qu’Il nous a créés à son image et à sa ressemblance. Or, s’il en est ainsi, et c’est un fait, nous n’avons aucune raison de nous fatiguer à chercher à comprendre la beauté de ce château ; il y a entre lui et Dieu la même différence qu’entre le Créateur et la créature, puisqu’il est sa créature ; il suffit donc que Sa Majesté dise que l’âme est faite à son image pour qu’il nous soit difficile de concevoir sa grande dignité et sa beauté.


2 Il est bien regrettable et confondant que, par notre faute, nous ne nous comprenions pas nous-mêmes, et ne sachions pas qui nous sommes. Celui à qui on demanderait, mes filles, qui il est, et qui ne se connaîtrait point, qui ne saurait pas qui fut son père, ni sa mère, ni son pays, ne prouverait-il pas une grande ignorance ? Ce serait d’une grande bêtise, mais la nôtre est plus grande, sans comparaison, quand nous ne cherchons pas à savoir ce que nous sommes, nous bornant à notre corps, et, en gros, a savoir que nous avons une âme, parce que nous en avons entendu parler et que la foi nous le dit.

Mais les biens que peut contenir cette âme ; qui habite en cette âme, ou quel est son grand prix, nous n'y songeons que rarement ; c’est pourquoi on a si peu soin de lui conserver sa beauté. Nous faisons passer avant tout sa grossière sertissure, ou l’enceinte de ce château, qui est notre corps.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Untitled Document