Textes
de
DIADOQUE
DE PHOTICEE
Oeuvres
spirituelles, ch 59 :
L'intellect
exige absolument de nous, quand nous fermons toutes ses issues par le souvenir
de Dieu, une uvre qui doive satisfaire son besoin d'activité. Il
faut donc lui donner le « Seigneur Jésus» comme la seule occupation
qui réponde entièrement à son but. « Personne, en effet,
est-il écrit, ne dit « Jésus est Seigneur », si ce n'est
dans l'Esprit-Saint» (1 Cor., 12, 3). Mais qu'en tout temps il contemple
si exclusivement cette parole dans ses propres trésors l qu'il ne se détourne
vers aucune imagination. Tous ceux, en effet, qui méditent sans cesse,
dans la profondeur de leur cur, ce saint et glorieux nom, ceux-là
peuvent aussi voir enfin la lumière de leur propre intellect 2. Car,
maintenu avec un soin étroit par la pensée, il consume, dans un
sentiment intense, toute la souillure qui couvre la surface de l'âme; et
en effet « Notre Dieu, est-il dit, est un feu dévorant» (Deut.,
4, 24). Par suite, désormais, le Seigneur sollicite l'âme à
un grand amour de sa propre gloire. Car lorsqu'il persiste, par la mémoire
intellectuelle, dans la ferveur du cur, ce nom glorieux et si désirable
implante en nous l'habitude d'en aimer la bonté sans que rien désormais
s'y oppose. C'est là, en effet, la perle précieuse qu'on peut acheter
en vendant tous ses biens, pour jouir, à sa découverte, d'une joie
ineffable (cf. Mt., 13, 46).
Oeuvres
spirituelles, ch 3 :
« Le
mal n'a pas de nature et personne n'est mauvais naturellement ; car Dieu n'a rien
fait de mauvais (...). Il faut donc toujours, par le soin qu'on prend du souvenir
de Dieu, laissé mourir la disposition au mal car la nature du bien est
plus forte que la disposition au mal(...). »