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DOROTHEE DE GAZA

 


 

De la divine crainte

 

Saint Jean dit dans les épîtres catholiques: « L'amour parfait bannit la crainte» (1 J n 4, 18). Que veut-il nous signifier par là? De quel amour parle-t-il, et de quelle crainte? Car le Prophète dit dans le Psaume : « Craignez le Seigneur, vous tous, ses saints » (Ps. 33, 10), et nous trouvons dans les saintes Écritures mille autres passages semblables. Si donc les saints qui aiment ainsi le Seigneur, le craignent, comment saint Jean peut-il dire: (( L'amour bannit la crainte »? Il veut nous montrer qu'il y a deux craintes, l'une initiale, l'autre parfaite; la première étant celle des débutants dans la piété, pourrait-on dire, l'autre, celle des saints parvenus à la perfection et au sommet du saint amour. Quelqu'un, par exemple, fait la volonté de Dieu par crainte des châtiments: c'est encore un débutant, comme nous le disions, il ne fait pas le bien pour lui-même, mais par crainte des coups. Un autre accomplit la volonté de Dieu parce qu'il aime Dieu lui-même! et qu'il aime tout spécialement lui être agréable. Celui-là sait ce qu'est le bien, il connaît ce que c'est que d'être avec Dieu. Voilà celui qui possède l'amour véritable, « l'amour parfait », comme dit saint Jean, et cet amour le porte à la crainte parfaite. Car il craint et il garde la volonté de Dieu, non plus à cause des coups, ni pour éviter le châtiment, mais parce qu'ayant goûté la douceur d'être avec Dieu, comme nous l'avons dit, il redoute de la perdre, il redoute d'en


Qu'il ne faut pas suivre son propre jugement :

 

61. Il est dit dans les Proverbes : « Ceux qui n'ont point de guide tombent comme des feuilles. Le salut se trouve dans beaucoup de conseil » (Prov. 11, 14)1. Exa­minez, frères, le sens de ces paroles, et voyez ce que nous apprend la sainte Écriture. Elle nous met en garde contre la confiance en nous-mêmes et contre l'illusion de nous croire avisés et capables de nous diriger nous-mêmes. Nous avons besoin d'aide", nous avons besoin de guides après Dieu. Il n'est rien de plus misérable ni de plus vul­nérable que ceux qui n'ont personne pour les conduire sur la voie de Dieu. Que dit en effet l'Écriture ? « Ceux qui n'ont point de guide tombent comme des feuilles. » La feuille, à sa naissance, est toujours verte, vigoureuse el belle; puis elle se dessèche peu à peu, tombe, et finale­ment on la piétine sans y faire attention. Ainsi en est-il de l'homme qui n'a pas de guide. Au début, il ne cesse d'avoir de la ferveur pour le jeûne, les veilles, la solitude, l'obéissance, et autres bonnes œuvres. Puis cette ferveur s'éteignant progressivement, comme il n'a pas de guide pour l'alimenter et l'enflammer, il se dessèche insensible­ment, tombe, et se trouve pour finir entre les mains de ses ennemis, qui font de lui ce qu'ils veulent.


De ceux au contraire qui révèlent leurs pensées et font tout en prenant conseil, l'Écriture dit: « Le salut se trouve dans beacoup de conseil » (Prov. 11, 14)

 

65. Voyez, le Mauvais aimait ce frère dont il disait à l'abbé Macaire : {( J'ai un frère qui tourne comme une girouette, dès qu'il m'aperçoit.ê, » Il aime de tels moines, il trouve toujours son plaisir en ceux qui ne sont point guidés et ne s'en remettent pas à quelqu'un qui peut, après Dieu, les secourir et leur donner la main. N'alla­t-il pas vers tous les frères, ce démon que le saint vit un jour portant toutes ses drogues dans des fioles ? Ne les présenta-t-il pas à tous? Mais chacun d'eux, sentant le piège, courut révéler ses pensées et trouva du secours au moment de la tentation, de sorte que le Mauvais ne put rien contre eux. Il ne trouva que ce malheureux frère qui se confiait en lui-rnêrne et ne recevait de secours de personne. Il se joua de lui et se retira en le remerciant et en maudis­sant les autres. Quand il eut raconté la chose à saint Macaire avec le nom du frère, le saint courut vers celui-ci et trouva la cause de sa chute. Il s'aperçut que ce frère ne voulait pas confesser sa faute, et n'avait pas l'habi­tude de s'ouvrir. C'est pour cela que l'ennemi le faisait pirouetter à son gré. Le saint lui demanda en effet : « Comment vas-tu, frère? - Bien, grâce à tes prières. - Les pensées ne te font-elles pas la guerre ? - Pour le moment! je vais bien. II Et il ne voulut rien avouer jus­qu'à ce que le saint parvienne habilement à lui faire dire enfin ce qu'il avait dans le cœur. Alors, il le fortifia par la parole de Dieu et s'en retourna. L'ennemi revint selon son habitude avec le désir de le faire tomber, mais il fut décontenancé, car il le trouva solidement affermi et ne parvint pas à le tromper. Il s'en alla donc sans avoir rien fait i il s'en alla, humilié par ce frère. Aussi quand le saint demanda ensuite au diable: Il Comment va ce frère, ton ami? ll, il ne le traita plus d'ami, mais d'ennemi, et le maudit en disant : « Lui aussi s'est détourné de moi et ne m'écoute plus; il est devenu le plus farouche de tous.»

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

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