Sentences
du Père POEMEN ((ermite
- Egypte, Ves.) "Tes
paroles sont pleines de charmes et d'éclats" Un
frère interrogea l'abbé Prnen, lui disant: « J'ai commis
un grand péchè et je veux faire pénitence pendant trois ans. »
Le vieillard lui dit: « C'est beaucoup ». Et le frère
lui dit: « Au moins une année? » Le vieillard dit
de nouveau: « C'est beaucoup » Ceux qui ètaient
prèsents disaient: « Quarante jours? » Il dit encore:
« C'est beaucoup. » Et il ajouta: « Moi, je dis que, si
un homme se repent de tout son cur et ne recommence pas à commettre
le péché, trois jours suffisent pour que Dieu l'accueille. »
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a dit encore : « Bonne est l'épreuve, car elle fait l'homme
expérimenté »
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Un
frère vint chez l'abbé Pmen et lui dit: « Abbé,
j'ai beaucoup de pensées et elles me mettent en péril. » Le
vieillard l'entraîna en plein air et lui dit: « Gonfle ta poitrine
et enfermes-y les vents (Pr 30,4). » II répondit: « Je ne peux
faire cela. » Alors le vieillard lui dit: « Si tu ne peux faire cela.
tu ne peux non plus empêcher les pensées de venir: mais il t'appartient
de leur résister. »
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Un
frère demanda à l'abbé Pmen : « Je suis troublé
et je veux m'en aller. » L'ancien
lui dit: « Pourquoi? » Le
frère dit: «Je suis scandalisé de tout ce que j'entends dire
d'un frère. » L'ancien
dit: « Ne seraient-ce pas des calomnies? » Le
frère répondit: « Tout cela est vrai, Père; le frère
qui me l'a dit est digne de confiance. » «
Non, répliqua l'ancien, il n'est pas digne de ta confiance. Autrement,
il ne t'aurait pas parlé ainsi. D'ailleurs, Dieu lui-même, quand
il entendit les gens de Sodome. voulut descendre d'abord et constater de ses yeux
ce qu'il en était. » Le
frère dit: « Eh bien, je l'ai vu de mes yeux. » A
ces mots, l'ancien regarda par terre, ramassa un brin de paille ct demanda au
frère ce que c'était. «
De la paille »; répondit-il. «
Et ceci? » dit-il encore, regardant
le plafond. « La poutre qui soutient le toit. » L'ancien
reprit: « Mets-toi dans la tête que tes péchés sont
comme cette poutre et ceux du frère dont tu me parles, comme ce brin de
paille. » L'abbé
Sisoès entendit cette réponse et s'écria dans son admiration:
« Comment te féliciter, abbé Prnen, pierre précieuse!
Tes paroles sont pleines de charme et d'éclat. » |