Jean
Cassien
Texte
sur la vertu monastique du« discernement » pratiqué
avec le père spirituel chez les premiers moines fondateurs du monachisme
(Egypte, IVe siècle) :
« Pour connaître la vertu principale qui conduit à Dieu,
il suffit de rechercher la cause des illusions et des chutes de ces solitaires.
Ils pratiquaient parfaitement les vertus dont nous avons parlé ; mais le
discernement leur manquait, et ils n'ont pas su persévérer jusqu'à
la fin. S'ils sont tombés, c'est uniquement parce qu'ils n'avaient pas
assez écouté les enseignements des anciens Pères; ils n'avaient
pu acquérir cette énergie du discernement qui conduit entre les
extrêmes, et apprend au religieux à suivre la voie royale, ne s'égarant
jamais à la droite des vertus, c'est-à-dire dans l'excès
de la ferveur ou dans les folies de la présomption, et ne se laissant pas
non plus entraîner à la gauche des vices, c'est-à-dire dans
la tiédeur et le relâchement, sous prétexte de ménager
son corps ».